1. Introduction
2. Géologie du Québec
3. Zones de
végétation du Québec
1. Introduction
Pour comprendre la diversité des organismes et des écosystèmes qui existent au Québec,
il faut regarder d'un peu plus près les caractéristiques physiques du Québec et les
événements géologiques qui ont contribué à les façonner. Les descriptions de la géologie
et des zones de végétation du Québec ont été établies à partir du Plan d'action
québécois pour la mise en oeuvre de la stratégie québécoise sur la Convention sur
la diversité biologique et du chapitre d'introduction de l'Atlas des oiseaux nicheurs
du Québec.
Commençons par examiner le Québec dans son ensemble: c'est une masse continentale qui
couvre 1,67 million de kilomètres carrés. Il est tout à fait naturel qu'une superficie
aussi immense ait toutes sortes de climats et de caractéristiques géologiques, facteurs
qui déterminent la diversité qui existe en un lieu donné. Le Québec est également une
péninsule, bordée sur 3 côtés par des étendues d'eau salée (océan Atlantique, mer du
Labrador et baie d'Hudson) et divisée par le Saint-Laurent, qui est l'un des réseaux
hydrographiques d'eau douce les plus longs du monde.
2. Les régions
géologiques du Québec
La géologie du Québec a subi
l'influence d'événements géologiques anciens et, plus récemment,
de la dernière glaciation qui a pris fin il y a plus de 10 000 ans et qui a recouvert
la majeure partie du Québec de gigantesques feuillets de glace.
Depuis 3 000 ans,
les principales zones de végétation du Québec se sont établies.
On dénombre trois grandes
régions géologiques au Québec : les grandes plaines pétrographiques du
Bouclier canadien,
les majestueuses
Appalaches dans le sud du Québec et les
basses-terres du Saint-Laurent
entre les deux.
Couvrant plus de 95 % du Québec, le Bouclier canadien contient parmi les plus vieilles
roches ignées du monde qui datent du Précambrien, il y a plus d'un milliard d'années.
Le Bouclier canadien est en général assez plat et exposé, émaillé de reliefs montagneux
plus élevés comme les Laurentides dans le sud du Québec, les monts Otish dans le
centre et les monts Torngat près de la baie d'Ungava. La topographie du Bouclier
a été façonnée par les glaciers,
ce qui explique les dépôts glaciaires de blocs rocheux,
de gravier et de sable, et par l'eau de mer et les lacs post-glaciaires qui ont
laissé derrière eux d'épais dépôts argileux dans certaines parties du Bouclier.
Le Bouclier canadien présente également un réseau hydrologique complexe de plus
d'un million de lacs, tourbières, cours d'eau et rivières.
La région des Appalaches du Québec comporte une étroite bande de vieilles montagnes
le long de la frontière sud-est du Québec. La chaîne des Appalaches est en réalité
une immense chaîne qui s'étend depuis l'Alabama jusqu'à Terre-Neuve. Entre les deux,
elle couvre au Québec près de 800 km, depuis les collines montérégiennes jusqu'à la
péninsule gaspésienne. Les roches de cette chaîne sont sédimentaires,
et remontent au Paléozoïque, soit il y a 250 à 500 millions d'années.
Dans l'ouest du Québec, l'altitude moyenne est d'environ 500 mètres, tandis que dans la
péninsule gaspésienne, le pics des Appalaches (particulièrement les monts Chic-Choc)
sont parmi les plus élevés du Québec, puisqu'ils dépassent 1 000 mètres d'altitude.
Les basses-terres du Saint-Laurent sont de dimensions relativement restreintes
(environ 17 280 kilomètres carrés), en dépit de leur importance
disproportionnée puisque c'est là que vit la majeure partie de la population du Québec.
. Les basses-terres comportent en fait trois parties : les basses-terres
centrales ou la plaine du Saint-Laurent, un vaste triangle plat qui s'étend
de Cornwall jusqu'à Québec, les basses-terres autour du lac Saint-Jean et les
basses-terres de l'est du Saint-Laurent qui englobent la basse côte Nord et
l'île d'Anticosti. La plaine du Saint-Laurent est presque entièrement plate à cause
des dépôts argileux que la mer de Champlain a laissés derrière elle en se retirant
(laquelle recouvrait jadis la totalité de Montréal). Le relief n'est brisé que par
les collines montérégiennes érodées, composées de roches beaucoup plus anciennes
et entièrement différentes. C'est la plaine du Saint-Laurent qui sera au coeur de
la majeure partie de ce site Web car c'est une région où la diversité des espèces
et des habitats est importante et qu'elle a fait l'objet de nombreuses études,
par rapport au reste du Québec.
3.
Les zones de végétation du Québec
Compte tenu de la géologie de la province et de ses différents climats,
on a établi un certain nombre de vastes zones de végétation au Québec.
Ces zones, énumérées dans l'ordre depuis la plus septentrionale jusqu'à
la plus méridionale sont : la toundra, la taïga,
la forêt boréale (de conifères), la forêt mixte et la forêt décidue.
La toundra est une zone de végétation qui se rattache aux secteurs arctique et
alpin du Bouclier canadien. La végétation endure le plus rude des climats, la
température moyenne annuelle dans cette zone n'étant que de -8E C, sans compter
qu'il y a moins de 50 jours de croissance par an! L'été, les habitants naturels
de cette zone sont environ 500 espèces végétales et 160 espèces de vertébrés,
notamment des oiseaux migrateurs qui se reproduisent dans l'Arctique et de grands
troupeaux de caribous.
La toundra couvre près de 24 % de la superficie du Québec.
Les tourbières et les plateaux rocheux recouverts de lichens et parsemés
de peuplements d'épinettes noires rachitiques indiquent que l'on se
trouve dans la taïga du Québec. Pas aussi aride que la toundra, la taïga
est associée aux régions sub-arctiques du Bouclier canadien et se caractérise
par un plus grand nombre d'espèces à la fois végétales (600) et animales (206),
dont beaucoup y vivent toute l'année, comme le bruant hudsonien. La taïga couvre
environ 20 % de la superficie totale du Québec.
La forêt boréale est la plus septentrionale et la plus abondante des trois zones
forestières du Québec qui chevauchent le Bouclier canadien et les basses-terres
supérieures de la province. Dominée par l'épinette noire et des tapis de mousse,
l'écologie de cette zone subit fortement l'influence des régimes de perturbation par
le feu, ce qui signifie que les feux de forêt contribuent beaucoup à définir les
nombreux organismes vivants dans cette zone et les rapports qu'ils entretiennent
entre eux. Compte tenu d'un climat plus doux, la diversité des organismes est également
plus élevée, puisqu'on y dénombre environ 850 espèces végétales et 281 vertébrés, dont
le lynx du Canada et la martre d'Amérique. La forêt boréale couvre 27 % de la superficie
du Québec.
Là où la forêt boréale recoupe la forêt décidue, on trouve la zone à forêts mixtes.
Comme son nom l'indique, cette zone de végétation est une zone de transition, dont
l'écologie est essentiellement façonnée par les perturbations causées par les feux
et les insectes. En vertu de son caractère transitoire, cette zone renferme toute
une diversité d'habitats qui se traduit par de grands nombres d'espèces végétales (1 000)
et de vertébrés (350), malgré des températures relativement froides. Parmi les habitants
de cette zone, mentionnons le castor, l'ours noir et l'orignal. L'écozone à forêts mixtes
couvre 11,5 % de la superficie du Québec et est caractéristique des forêts des Laurentides,
des Appalaches et des basses-terres de l'est.
La troisième zone forestière la plus septentrionale se caractérise par des
forêts décidues (qu'on appelle aussi forêts de feuillus). En raison de son climat
(température annuelle moyenne de 7E C), c'est dans cette zone que l'on recense la
plus grande diversité d'espèces, dont plus de 1 600 plantes vasculaires et 440 vertébrés.
Sa saison de croissance relativement plus longue qui dure près de 200 jours et ses sols
fertiles en font le coeur de l'activité agricole et par conséquent de l'urbanisation du Québec.
La majeure partie de la population du Québec vit dans cette zone de végétation, presque
entièrement le long des rives du Saint-Laurent. La faune associée à cette zone englobe
l'érable à sucre, le cerf de Virginie et le raton laveur.
Les forêts décidues couvrent 6,6 % de la superficie du Québec.
Un autre élément important qui influe sur la diversité des espèces au Québec est
le Saint-Laurent. Le fleuve draine les Grands Lacs, traverse l'extrémité sud du Québec,
les trois écozones forestières et se jette dans l'océan Atlantique, 1 200 km plus loin.
Le bassin hydrographique du Saint-Laurent est gigantesque, puisqu'il draine 40 % du
Québec (680 000 kilomètres carrés) et qu'il est rattaché à un certain nombre d'écosystèmes
aquatiques, notamment fluviaux, lacustres (lac Saint-Pierre et lac Saint-Louis), estuariens
et marins. Il ne faut donc pas s'étonner que les écosystèmes associés à ce fleuve affichent
la plus grande diversité biologique de la province. Ces écosystèmes subissent également les
plus fortes pressions humaines : 98 % de la population du Québec vit le long des rives du
Saint-Laurent.
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